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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

chacune desquelles sortaient deux cents chariots armés en guerre ? Environné de toutes parts de magnifiques ruines, on s’abandonne facilement aux illusions, et toutes ces exagérations poétiques paraissent prendre de la réalité. Où est la statue d’Osymandyas, vantée par Hécatée comme la plus colossale de toutes celles que renfermait autrefois l’Égypte ? Où était placé ce fameux cercle d’or d’une coudée de hauteur et de trois cent soixante-cinq coudées de circonférence, sur lequel on avait indiqué le lever et le coucher des astres pour tous les jours de l’année ? Où est l’emplacement de cette grande Diospolis, dont les anciens auteurs célèbrent l’étendue, et qui renfermait un des plus vastes édifices que les Égyptiens eussent élevés ? Où sont les demeures de ces rois si vantés, que leur sagesse a fait mettre au rang des dieux, et dont les institutions utiles et précieuses font encore l’admiration de ceux qui en pénètrent les vrais motifs ? Où est enfin cette statue colossale de Memnon, dont tant d’illustres personnages ont entendu la voix au lever de l’aurore ? Thèbes avait-elle une enceinte générale, et en subsiste-t-il encore quelques traces ? Toutes ces questions, et mille autres, qui se présentent à l’esprit du voyageur, le jettent dans une agitation singulière, et excitent une activité que l’on ne peut satisfaire. Attiré par une multitude d’objets nouveaux, par une architecture colossale à laquelle l’œil n’est point accoutumé, on regarde tout avec une avide curiosité. Les nombreux détails de sculpture dont les murs des temples et des palais sont couverts, n’excitent pas moins l’étonnement que les grandes et belles lignes