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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

à entendre qu’il se célébrait des jeux en Égypte ; mais ce n’était qu’à Chemmis qu’on les célébrait à la manière des Grecs. Les jeux gymniques consistaient, comme on le sait, principalement en des combats d’athlètes. Les jeux des Égyptiens étaient fort différens. Suivant l’opinion de Bossuet[1], la course à pied, la course à cheval et la course dans les chariots[2], se faisaient en Égypte avec une adresse admirable, et il n’y avait pas dans l’univers de meilleurs hommes de cheval que les Égyptiens. Ce que Diodore de Sicile rapporte, prouve qu’ils faisaient aussi des courses à pied vraiment prodigieuses. D’après cet historien[3], le père de Sésostris, ayant réuni tous les enfans du même âge que son fils, les exerçait à toutes sortes de travaux, et on ne leur donnait point à manger, qu’ils n’eussent couru cent quatre-vingts stades. Cette distance se trouve être exactement égale à sept fois la longueur de l’hippodrome.

Nous ne quitterons pas ce sujet sans faire remarquer que les deux mille cinq cents mètres qui forment la longueur de l’enceinte, font exactement vingt-cinq stades égyptiens, de cent mètres. La largeur de l’enceinte, si elle avait été mesurée avec précision, eût été sans doute trouvée exactement de mille mètres, équivalens à dix stades. Mesurée au pas, elle a été trouvée de neuf cent quatre-vingt-huit mètres. Il y a tout lieu de croire

  1. Voyez le Discours sur l’histoire universelle, tom. ii, pag. 189, de l’édition stéréotype.
  2. Outre les chars nombreux sculptés sur les murs des monumens, on trouve encore représenté, dans les grottes de Thèbes, l’art de fabriquer ces chars ; ce qui doit faire naturellement supposer que les Égyptiens en faisaient un fréquent usage à la guerre et dans les jeux publics.
  3. Voyez la citation no xiv.