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DE THÈBES. SECTION I.

manière positive. Nous ne pouvons donc plus douter que le combat que nous avons décrit[1], ne se livre sur mer. Nous avons déjà donné plusieurs raisons qui portent à le croire ; mais la plus forte de toutes est, sans contredit, la coïncidence des bas-reliefs encore existans, avec le récit même de Diodore. Nous répéterons ici que la forme des barques confirme encore dans cette opinion ; car elles ne ressemblent en rien à celles qui naviguaient sur le Nil, et dont nous avons retrouvé la représentation dans les scènes sculptées sur les parois des grottes. Un rebord élevé, au travers duquel passent les rames, paraît destiné à garantir le vaisseau de l’invasion des vagues. Ces barques sont peut-être le type original de ces énormes galères à trois rangs de rames, que l’on construisait au temps des Ptolémées, et dont Athénée nous a laissé des descriptions si pompeuses. Cependant on voit ici, de plus, l’application des voiles, dont les Grecs n’ont point fait l’emploi dans leurs énormes vaisseaux.

« Sésostris[2] non-seulement parcourut tous les pays où Alexandre a depuis porté ses armes, mais encore pénétra jusque dans des contrées où le roi de Macédoine n’est jamais entré. En effet, il passa le Gange, et, traversant toutes les Indes, il parvint jusqu’à l’Océan oriental, d’où revenant par le septentrion, il conquit toute la Scythie jusqu’au fleuve Tanaïs, qui sépare l’Asie d’avec l’Europe. »

Nous trouvons encore ici une identité frappante entre

  1. Voyez ci-dessus, pag. 114, et la pl. 10, A., vol. ii.
  2. Voyez la citation no vi, à la fin de cette section.