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CH. IX, DESCRIPTION GÉNÉRALE

rendaient par milliers, à l’époque des fêtes instituées dans différentes villes. Il parle plus particulièrement de ceux qui se faisaient de son temps dans la basse Égypte, portion du pays la plus peuplée, et où se trouvait la ville capitale de Memphis. On peut dire des Égyptiens modernes, qu’ils ont hérité du goût de leurs ancêtres ; et, à cet égard, comme à beaucoup d’autres, la constance et la perpétuité dans les usages, inspirées par le climat, se font éminemment remarquer. On pourrait citer nombre de lieux de pèlerinage que fréquentent aujourd’hui les habitans du pays, et où les lois de la décence ne sont pas mieux observées qu’elles ne l’étaient au temps d’Hérodote.

Les terrasses du péristyle sont encore surchargées d’une soixantaine de chétives habitations en briques crues, qui y ont été élevées dans ces derniers temps, et qui maintenant sont entièrement désertes. L’abandon de ce village paraît être le résultat de la dépopulation progressive de la plaine de Thèbes, et du mauvais entretien des canaux. Les eaux du Nil n’arrivent plus vers la limite du désert que dans les grandes inondations : dans les crues ordinaires, les habitans vont chercher plus près du fleuve la jouissance de ses eaux salutaires, d’où dépend leur existence.

Lorsqu’on sort du péristyle, en s’avançant vers le nord-ouest, on a devant soi un espace considérable rempli de monticules de décombres, et renfermé de toutes parts par un mur de clôture, qui se voit, au nord, dans toute son étendue. À partir de l’extérieur du péristyle, on en parcourt une longueur de soixante