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DE THÈBES. INTRODUCTION.

n’y a que de vastes déserts que parcourent, de temps à autre, quelques tribus arabes.

Le Nil, avant de traverser la plaine de Thèbes, coule au nord-est, dans un large canal dont la continuité, dans l’espace de deux lieues, n’est interrompue par aucune île. C’est un des endroits de l’Égypte où le fleuve est le plus imposant et le plus majestueux. I] dévie ensuite un peu vers le nord, et forme un coude au village de Louqsor. À peu près à la hauteur d’el-Bayâdyeh, ce fleuve, qui a plus de quatre cent vingt mètres[1] de largeur, se partage en plusieurs bras, et forme l’île inhabitée d’el-Bayâdyeh, et l’île A’ouâmyeh, où se trouve un très-petit village qui lui a donné son nom. Plus bas, on aperçoit encore deux îles peu élevées au-dessus des eaux, qui n’offrent d’autres habitations que de misérables cabanes de cultivateurs. Ces îles sont aussi le séjour des crocodiles : c’est là que ces amphibies, sortis du sein du fleuve, viennent s’exposer à la chaleur qu’ils semblent particulièrement rechercher. Au moindre bruit qu’ils entendent, on les voit se précipiter dans le Nil, d’où ils ressortent bientôt pour venir s’étendre de nouveau aux rayons brûlans du soleil.

Le sol de la plaine de Thèbes ne diffère point de celui du reste de l’Égypte : il se compose de couches d’argile et de sable qui se succèdent alternativement. À partir des bords du fleuve jusqu’au pied des montagnes, la surface du terrain s’abaisse suivant une pente qui est sensible à l’œil, et qui a été mesurée par des nivellemens faits avec soin.

  1. Deux cent quinze toises.