Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/631

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
442
ENVIROS D’HERMENT

la mosquée sont de grès tendre, à l’exception de huit qui sont en granit. Une de celles-ci attira notre attention d’une manière particulière ; elle a été faite avec un fragment d’obélisque dont on a imparfaitement arrondi les angles pour lui donner une forme correspondante à sa nouvelle destination ; mais son ancien état est facile à reconnaître ; les hiéroglyphes dont l’obélisque était chargé subsistent encore sur toute la longueur de la colonne. Ce fragment témoigne que la ville de Tuphium a été autrefois ornée d’obélisques ; ce qui semblerait annoncer qu’elle a eu quelque importance.

Après avoir satisfait notre curiosité sur les restes de Tuphium, nous nous remîmes en route pour Thèbes, où nous arrivâmes en deux heures de navigation. Dans le trajet, nous eûmes occasion de voir un crocodile vivant : il s’était placé sur le rivage dans une position abritée, comme pour se réchauffer aux rayons du soleil ; il paraissait endormi. On lui tira un coup de fusil, au bruit duquel il se précipita dans l’eau avec une vivacité extraordinaire. Autant que nous en pûmes juger, il avait plus de trois mètres de long.

Tôd ou Tuphium est à quatre kilomètres au sud du Nil, qui, dans cet endroit, coule de l’ouest à l’est. On trouve sur la route le village de Sâlemyeh.

L. Costaz.

fin du tome premier.