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OU HERMONTHIS.

brées, moins dégradées qu’ailleurs elles permettent d’étudier complétement toutes les scènes d’un temple égyptien du second ordre. Les frises sont richement sculptées ; les figures et les attributs groupés simplement, mais non sans élégance (Voyez pl. 94, fig. 8 ; 96, fig. 3 ; 97, fig. 1). L’épervier posé sur un cube, les ailes déployées au milieu d’une multitude de tiges de lotus, offre un tableau d’une heureuse composition. Mais ce qui est ajusté avec le plus de goût, ce sont des lits de repos soutenus par des pieds de lion : la tête de l’animal est à une extrémité ; les pieds de derrière et la queue, à l’autre (pl. 96, fig. 3). On attribuait aux Grecs l’invention de cette espèce de lit, dont le goût s’est introduit en Europe depuis que nos artistes ont consenti à puiser des modèles dans l’étude de l’antique ; mais les Grecs avaient été devancés par les Égyptiens. Parmi les monumens vulgairement appelés Étrusques, et qui se rapprochent à bien des égards du style égyptien, on trouve des exemples de cette forme de meubles. Dans les temps héroïques, celui qui avait tué quelque bête féroce en portait la dépouille : quand il s’asseyait, il rejetait cette dépouille sous lui, et les quatre pattes du lion venaient s’appliquer contre les pieds du siège. De là sera venue l’idée, dans des temps moins grossiers, de sculpter ces pieds eux-mêmes suivant la forme de ceux du lion ; cela me paraît sensible, à l’inspection d’une des planches de la collection de Tischbein[1]. Toutefois je pense que les Égyptiens, qui les premiers ont imaginé cette forme de lit, ne l’ont pas employée arbitrairement, et que les

  1. Vol. III, pl. 30.