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CH. VIII, DESCRIPTION D’ERMENT

difficile de deviner le motif de l’extrême différence de cette largeur avec celle du portique. La partie circonscrite par cette galerie forme le temple proprement dit, et retrace fort bien un temple périptère, ainsi que je l’ai fait remarquer pour le petit temple d’Edfoû (Voyez chap. V, §. VII).

Trois salles forment le dedans du temple ; leur hauteur est d’environ sept mètres[1]. Dans la première, à gauche, au haut de la muraille, il y a un jour en forme de soupirail, d’environ un mètre de large, et qui se rétrécit dans la partie inférieure où il a moins d’un décimètre. À droite, est un escalier très-étroit en trois rampes, pratiqué dans le massif de la muraille, et qui nous a servi à monter sur la terrasse : sa largeur est d’environ six décimètres[2] ; les degrés sont fort peu élevés, comme à Edfoû et dans tous les escaliers égyptiens. La salle qui suit est la plus grande ; elle a une niche au fond, peu enfoncée, et surmontée d’une corniche. La troisième salle, que j’appellerai le sanctuaire, est plus petite que la première ; il est remarquable, et sans exemple, que sa porte soit tout-à-fait de côté et touche à la muraille latérale. Au mur du fond et au sommet, on voit une petite fenêtre carrée qui éclairait faiblement cette salle ; aujourd’hui la lumière y pénètre plus abondamment par le trou dont j’ai parlé plus haut.

La largeur de l’enceinte extérieure ne permet pas de croire qu’elle ait jamais été recouverte : elle formait un édifice à jour, ainsi que l’édifice de l’est à Philæ. J’ai d’ailleurs constaté par des fouilles faites au-devant du temple,

  1. Vingt-un pieds.
  2. Vingt pouces.