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OU HERMONTHIS.

avoir été choisi dans la carrière avec soin ; car les plafonds sont composés de pierres énormes qui n’ont pas bougé de place. La longueur d’une seule de ces pierres suffit pour couvrir toute la largeur de la terrasse, c’est-à-dire plus de cinq mètres d’étendue ; leur largeur est de deux mètres.

Parmi les matériaux dont la partie antérieure du temple est construite, il est important de remarquer que l’on trouve des pierres qui avaient déjà servi à d’autres constructions égyptiennes ; on y trouve, sur les joints intérieurs, des hiéroglyphes bien exécutés. Déjà l’on a cité à Philæ un fait pareil ; et l’on en verra encore d’autres exemples, qui prouveront de plus en plus que l’art égyptien remonte à une époque très-reculée. Ce temple d’Hermonthis, en partie bâti des débris d’un autre, est lui-même en ruines, et la couleur de ses murailles, aussi bien que son état de destruction, attestent que c’est un des temples les plus anciennement construits.

Au-dedans, l’édifice semble entièrement conservé ; les murailles, et les sculptures qui les recouvrent, sont presque intactes, depuis les plafonds jusqu’au sol, qui est fort peu enfoui. Au-dehors, au contraire, la dégradation paraît considérable, parce que le temple était jadis entouré d’une galerie, dont toutes les colonnes sont rasées, les architraves et les corniches renversées. Le plafond de cette galerie s’est aussi écroulé sur le sol, qui est jonché de pierres. Ainsi dépouillé de ses colonnes et de son entablement, le massif du temple offre à l’œil un aspect nu et inaccoutumé.