Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/597

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
408
CH. VII, DESCRIPTION D’ESNÉ, etc.

lée, phénomène que les Égyptiens avaient certainement observé, on devra conclure que les monumens, dont le sol est le plus près d’être atteint par les dépôts du Nil, sont aussi les plus anciens. Cette hypothèse est appuyée d’observations faites sur différens points de l’Égypte. Quant à la hauteur à laquelle les Égyptiens avaient juge convenable d’élever leurs monumens au-dessus de la plaine, on doit croire qu’ils avaient poussé la prévoyance fort loin, puisqu’il résulte d’un nivellement fait avec beaucoup de soin à Denderah, que le sol du temple est encore de trois mètres, ou quinze pieds environ, supérieur au niveau de la plaine environnante.

Il nous a été impossible de constater la hauteur du sol du temple d’Esné ; mais nous avons observé que celui du petit temple, au nord, est à peine supérieur au niveau de la plaine. Il est donc certain que le sol de la vallée s’est considérablement exhaussé depuis l’époque de l’érection de ce petit monument, et, par conséquent, que cette époque est fort ancienne.

De plus, ce temple renferme un zodiaque qui retrace le même état du ciel que celui du portique d’Esné.

Ces considérations ne permettent pas de croire que ce petit temple ait une antiquité moindre que celle du portique d’Esné.

Nous ne pensons pas que toutes les parties du temple de Contra-Lato soient du même temps : le désordre de son plan nous fait présumer, au contraire, que les constructions qui sont derrière le portique sont moins anciennes que le portique lui-même ; mais cela ne doit rien faire préjuger pour ou contre l’antiquité de la ville, qui peut être de la même époque que Latopolis.