mot que Esfoung, qui, en arabe, signifie éponge ; il peut aussi dériver de Souf, qui, en hébreu, a une signification analogue à Esfoung en arabe, et à Aphrodite en grec, et veut dire production des eaux[1]. La langue hébraïque est celle qui se rapproche le plus de l’ancien égyptien ; et même, sans faire dériver Asfoun de Souf, on peut très-bien croire que ces deux mots ont une origine commune dans la langue égyptienne. D’Anville[2], par un raisonnement à peu près semblable, démontre que l’île de Suphange el-Bahari[3] est l’ancienne île d’Aphroditis[4]. Nous conclurons aussi qu’Aphrodito-
- ↑ Le nom hébreu d’Yam-Souf a été donné à la mer Rouge à cause de ses productions marines, qui sont très-remarquables : ce sont les coraux, que l’on y trouve en grande abondance.
- ↑ Voyez la Description du golfe arabique, page 22.
- ↑ Soufing el-bahary.
- ↑ M. Bruce, dans son Voyage de
la haute Égypte, fait mention d’un
pays appelé Woodan, situé un peu
au nord d’Atfieli, sur la même rive
orientale du fleuve, et en face de
plusieurs îles. Plus bas il dit que le
nom entier de ce pays est Suf el-
Woodan ; enfin, plus loin, il sépare
ces deux noms et en fait deux villages,
en rapportant que, sur la rive
occidentale du Nil, il y a une pyramide
placée entre Suf et Woodan.
M. Bruce dit ensuite qu’à l’occident
de ce village il existe des ruines, et
il ajoute : « Je pense que c’étaient
les restes d’Aphroditopolis, dont le
nome s’étendait à l’est. »
On trouvera dans la carte de cette province de la haute Égypte, au nord d’Atfyhyeh, plusieurs des villages cités par M. Bruce ; entre autres, Nezeleh, une île remarquable, et deux villages sur la rive orientale du Nil, dont l’un est désigné sous le nom d’el-Sof, et l’autre sous celui d’Oûdy. Entre ces deux villages, et un peu plus à l’occident, sont indiquées des ruines. Il est évident que ce sont là les ruines et les deux villages désignés par M. Bruce.
La position d’Aphroditopolis nous paraît beaucoup plus convenablement déterminée par M. Bruce que par M. d’Anville, qui ne connaissait pas les ruines d’el-Sof, et qui a été obligé de reporter ces ruines à la première ville remarquable, c’est-à-dire à Atfyhyeh. L’Itinéraire d’Antonin, en partant de Babylone, place Scenas Mandras à douze milles, et vingt milles plus loin Aphroditopolis. Cette distance convient parfaitement à la position d’el-Sof par rapport au vieux Kaire. Le village de Sof ou Suph, dont le nom se trouve encore ici correspondre à celui d’Aphroditopolis, vient à l’appui de notre opinion sur Asphynis et Asfoun.