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ET DE SES ENVIRONS

Quelque concluantes que soient les raisons que nous avons apportées pour démontrer qu’Esné est l’ancienne Latopolis, nous ne négligerons pas de rendre cette opinion encore bien plus vraisemblable, en recherchant et fixant les positions qui conviennent aux villes placées, par les géographes anciens, entre Latopolis et Thèbes. Ces villes sont Aphroditopolis et Crocodilopolis, dont Strabon fait mention ; Asphynis, dont parle la Notice de l’Empire, comme étant voisine d’Hermonthis ; et Tuphium citée par Ptolémée.

D’Anville a fort justement observé que la ville d’Asphynis trouvait naturellement sa place au village d’Asfoun, dont le nom est le même, à la terminaison grecque près, et qui est situé à trois lieues au nord d’Esné. Le P. Sicard dit avoir trouvé à Asfoun les restes d’un temple : nous n’y avons vu que des monceaux de décombres ; mais ils sont si considérables, qu’ils ne peuvent provenir que des ruines d’une ville ancienne ; et il est probable que les monumens vus par le P. Sicard y sont enfouis. Strabon ne fait aucune mention d’Asphynis, quoiqu’il paraisse avoir très-bien connu la nomenclature des villes de la haute Égypte. On doit donc croire que cette ville est une de celles que Strabon a fait connaître sous un autre nom. Le mot Asphynis n’est point grec : c’est évidemment le nom égyptien Asfoun, auquel les Grecs ont donné une terminaison conforme aux désinences des mots de leur langue. Ils ne s’en seront pas tenus là : ils auront donné à Asfoun un nom entièrement grec ; et c’est celui d’Aphroditopolis, que Strabon a rapporté. Asfoun est évidemment le même