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CH. VII, DESCRIPTION D’ESNE

trouve à Louqsor, Karnak, Medynet-Abou et Qournah.

Au-dessus de Thèbes, Strabon place Hermonthis, Crocodilopolis, Aphroditopolis et Latopolis.

Esné est située à peu de distance au-dessus de l’emplacement de Thèbes.

La position de la ville d’Esné, les constructions égyptiennes, grecques, romaines et arabes que l’on retrouve le long du fleuve ; l’élévation de la butte de décombres sur laquelle la ville est bâtie, et plusieurs autres indices, ne permettent pas de douter que, de tout temps, cette ville n’ait été une des capitales de la haute Égypte ; elle renferme un des plus beaux temples égyptiens, un de ceux qui portent le caractère le mieux constaté d’une haute antiquité : cette ville doit donc avoir été connue de Strabon, et doit être alors une de celles que nous avons nommées.

Strabon n’entre dans aucun détail qui puisse nous déterminer à placer à Esné une de ces villes plutôt que les autres ; mais ce qu’il dit ne contrarie pas l’opinion de d’Anville, et viendrait plutôt à l’appui de ce que nous avons conclu de l’examen comparé de Ptolémée, de la table antonine, et des observations de M. Nouet.

Les ruines que nous avons trouvées sur la rive droite du Nil, en face d’Esné, démontreraient encore, par leur situation, qu’elles appartiennent à la ville de Contra-Lato, nommée par l’Itinéraire, et qu’Esné est l’ancienne Latopolis ; car, dans cette partie de la haute Égypte, on ne trouve que ces ruines et celles d’Esné qui soient assez directement opposées sur les rives du fleuve pour convenir aux situations respectives de ces deux villes anciennes.