Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/590

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
401
ET DE SES ENVIRONS

est assez extraordinaire que ces deux autorités de d’Anville, savoir, Ptolémée et Ebn-Younis, qui toutes deux l’ont induit en erreur pour la véritable latitude d’Esné, l’aient pourtant conduit à un résultat exact, en commettant deux erreurs absolument semblables.

Strabon, en faisant connaître les villes anciennes au-dessus de Thèbes, ne donne pas les distances de ces villes entre elles ; mais il les place dans un ordre qui peut servir à faire connaître leurs positions relatives. Voici ses expressions :

« Après la ville d’Apollon vient Thèbes, maintenant appelée Diospolis. Après Thèbes on trouve la ville d’Hermonthis, où l’on adore Apollon et Jupiter. On y nourrit aussi un bœuf sacré. Ensuite vient la ville des Crocodiles, où l’on rend un culte à ces animaux ; puis la ville de Vénus, et ensuite celle de Latopolis, où l’on adore Pallas et le poisson Latus. On trouve à la suite la ville de Lucine et son temple[1]. »

Il ne peut actuellement rester aucun doute sur la position de Thèbes ; l’emplacement de cette ville se fait assez connaître par l’immensité des ruines que l’on

  1. Μετὰ δὲ τὴν Ἀπόλλωνος πόλιν, αἱ Θῆϐαι· ϰἀλεῖται δὲ νῦν Διός πόλις… Μετὰ δὲ Θῆβας Ἑρμονθὶς πόλις, ἐν ᾖ ὃ τε Ἀπόλλων τιμᾶται, ϰαὶ ὁ Ζεὺς· τρέφεται δὲ ϰαὶ ἐνταῦθα βοῦς. Ἔπειτα Κροϰοδείλων πόλις, τιμῶσα τὸ θηρίον· εἶτα Ἀφροδίτης πόλος, ϰαὶ μετὰ ταῦτα Λατόπολις, τιμῶσα Ἀθηνᾶν ϰαὶ τὸν Λάτον· εἶτα Εἰληθυίας πόλις, ϰαὶ ἱερὸν ἐν.

    Post Apollinis urbem sunt Thebæ, quæ nunc Diospolis vocatur…… Post Thebas et Hernonthis civitas, in quâ Apollo et Jupiter coluntur : hìc etiam bos alitur. Deindè est Crocodilorum urbs, quæ eam belluam colit. Hinc Veneris urbs, et postea Latopolis, quæ Palladem et Latum colit. Postea Lucinæ civitas, et ejus templum (Strabonis Rerum geographicarum libri XVII, cum Gulielmi Xylandri versione à Casaubono recognitâ ; Lutetiæ Parisiorum typis regiis, 1620, in-fol. ; lib. XVII, p. 815 et 817).