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celles données par les Grecs ont été oubliées. Il n’est même pas douteux que toutes ces dénominations grecques n’ont jamais été employées par les gens de la campagne, qui, dans tous les pays, sont plus particulièrement, par leur isolement et la simplicité de leurs moeurs, les conservateurs des noms et des usages anciens.

D’Anville place Latopolis à Esné. Ce qui paraît surtout l’y déterminer, est la coïncidence des latitudes de Latopolis et d’Assena, données l’une par Ptolémée, et l’autre par Ebn-Younis.

Suivant eux, ces deux villes sont sous le 25e. degré.

Cependant la latitude d’Esné est, comme nous l’avons dit, de 25° 17′ 38″.

Il est donc certain qu’Ebn-Younis s’est trompé de 17′ 38″.

En n’admettant aucune erreur dans Ptolémée, la latitude d’Esné fournie par M. Nouet se trouve être à peu près la même que celle d’Hermonthis, suivant Ptolémée, puisque ces latitudes ne diffèrent que de 2′ 22″. D’un autre côté, Strabon annonce positivement que l’on adorait Jupiter à Hermonthis, tandis qu’il est certain que le temple d’Esné était, comme nous l’avons dit, dédié à la seule divinité égyptienne qui ait pu donner aux Grecs l’idée de leur Jupite Ammon, ou avec laquelle ils aient pu la confondre. Ces circonstances se réuniraient pour faire croire que la ville d’Esné est l’ancienne Hermonthis, et que Latopolis doit être située plus au sud ; mais cette opinion conduit à des conséquences trop absurdes pour qu’elle puisse se défendre. Il en résulterait, en effet, que le village d’Erment, où