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ET DE SES ENVIRONS

sieurs parties de l’édifice. Les habitans d’Esné nous ont effectivement assuré qu’on devait l’attribuer aux fouilles multipliées faites dans ses fondations par les ordres d’Ismây’l-bey, qui avait conçu l’espoir d’y trouver des trésors. Les mêmes habitans d’Esné nous ont dit qu’avant cette époque le temple était presque entier, et que les couleurs dont les sculptures sont encore en partie couvertes, étaient très-brillantes et très-bien conservées.

Ce temple doit avoir été construit sur une butte factice, assez élevée, puisque, malgré l’exhaussement considérable de la vallée du Nil, son sol est encore un peu supérieur à celui de la plaine ; il est entouré de pierres qui proviennent de la démolition des parties supérieures de l’édifice, et de débris de briques et de poteries. Tous ces débris doivent être aussi anciens que le monument ; car ses environs ne paraissent pas avoir été habités postérieurement à l’époque où il était en vénération. Sa position, à une distance éloignée du fleuve et sur la lisière du terrain cultivé, n’a jamais pu, sous aucun rapport, être avantageuse pour l’établissement d’une ville : c’était sans doute un lieu de dévotion, que quelque circonstance religieuse aura consacré, où peut-être il se rendait des oracles, et que les prêtres du grand temple d’Esné avaient intérêt d’entretenir avec soin. À cette époque, les prêtres pouvaient, soit par un canal, soit par tout autre moyen, y faire arriver une assez grande quantité d’eau pour l’usage des conservateurs de ce lieu révéré, et des caravanes qui s’y rendaient en pèlerinage ; mais, depuis l’anéantissement de la religion égyptienne, ses environs ne sont plus habités. Des Arabes