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la province d’Esné à Mourâd-bey. La ville d’Esné fut évacuée, et avec elle nous perdîmes l’espoir de voir le temple sortir, pour ainsi dire, des décombres, d’examiner ses fondations, son élévation au dessus de la plaine et du Nil, et d’acquérir, sur l’art de bâtir des Égyptiens, des renseignements précieux.

Nos regrets étaient d’autant plus vifs que nous ne pouvions nous dissimuler que ce monument, qui s’ensevelit tous les jours davantage, aura bientôt disparu pour jamais.

Un jour peut-être quelque nouveau voyageur tournera ses pas vers la haute Égypte. Si, profitant des avantages que peuvent lui offrir et nos premiers travaux et la position d’un monument placé au milieu d’une ville considérable, il se livre à de nouvelles recherches, nous ne doutons pas qu’il n’obtienne encore de précieux résultats. Il trouverait à Esné des ressources qu’il chercherait vainement ailleurs.


TEMPLE AU NORD D’ESNÉ.


À trois quarts de lieue au nord d’Esné, et à deux mille cinq cents mètres environ du fleuve, nous avons trouvé les restes d’un temple égyptien. Ce monument, beaucoup moins considérable que celui qui existe dans l’intérieur de la ville, et aussi d’une conservation moins parfaite. Ses ruines ne portent pas l’empreinte d’une dégradation ancienne : l’état dans lequel il se trouve ne paraît point être un effet de sa vétusté ; il semble plutôt provenir d’un travail récent, auquel ont échappé plu-