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ET DE SES ENVIRONS.

une discussion qui, au premier coup d’œil, peut paraître d’une faible importance : mais nous ferons observer que la distribution des temples devait avoir une liaison intime avec les cérémonies que l’on y célébrait, et, par conséquent, avec la religion elle-même ; l’étude de la religion et des usages des anciens Égyptiens est d’un intérêt si vif, que rien de ce qui peut la faciliter ne doit être négligé.

Malgré toutes les recherches que nous avons faites, nous n’avons pu découvrir dans les rues adjacentes aucun indice des parties du monument dont nous donnons la restauration ; mais nous avons remarqué que le sol des maisons, derrière le portique, est à la hauteur des deux tiers des colonnes. On trouve, de plus, quelques grosses pierres disposées sans ordre, au pied de ces maisons, et un escalier qui conduisait des terrasses du temple sur celles du portique. Il est donc probable que le temple entier est enseveli, presque intact, sous les maisons actuelles ; la parfaite conservation de la partie que nous avons retrouvée porterait à le croire. En effet, comment supposer que le temple a été démoli, tandis que son portique aurait été tellement respecté qu’il n’y manque pas, pour ainsi dire, un seul fragment ? Il est plus naturel de penser que les deux parties de ce monument auront le même destinée. Déjà la terrasse du portique est recouverte de démolitions de maisons qui, en s’accumulant, l’envelopperont bientôt : il disparaîtra comme le temple lui-même, et subira le sort qui est infailliblement réservé à tous les monumens anciens renfermés dans les villes modernes de l’Égypte.