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ET DE SES ENVIRONS.

truche, et en dents d’éléphant. Il existe à Esné environ trois cents familles qobtes qui contribuent beaucoup à son commerce et à son industrie.

La ville a la forme d’un ovale. Sa plus grande longueur est de neuf cents mètres du sud au nord, et sa largeur est de quatre cents mètres. La partie méridionale est composée de maisons à moitié démolies et de l’aspect le plus misérable. C’est le quartier qu’habitent les cultivateurs, qui sont dans la plus affreuse misère, ou du moins ont grand intérêt à le faire supposer. Dans le milieu de la ville se trouvent les plus belles maisons, et particulièrement celle d’Haçan-bey. La grande place est décorée d’édifices assez réguliers ; ils sont construits en briques de différentes couleurs, disposées en compartimens qui forment des dessins agréables. On y remarque aussi un beau minaret. Dans l’intérieur de la ville, beaucoup de maisons sont surmontées de colombiers carrés en forme de pyramide tronquée dans la partie supérieure. Ces colombiers, que l’on enduit de chaux pour détruire les insectes, sont d’une blancheur éclatante, qui contraste singulièrement avec la couleur noire des maisons.

À l’extrémité septentrionale de la ville, se trouve un jardin qui appartenait à Haçan-bey ; il avait été adopté par les Français, qui en avaient fait le lieu ordinaire de leurs réunions et le but de leurs promenades. Ce jardin, planté d’une manière bien conforme au goût des Orientaux, était presque impraticable ; mais nous l’eûmes bientôt approprié à nos usages, et il prit alors le nom de jardin français, qu’il conservera peut-être long-temps.

Pendant notre séjour à Esné, les principaux cheykhs