États chrétiens, et que ces contrées, si florissantes et si polies, gémiraient aujourd’hui sous une autorité étrangère, ennemie des connaissances utiles et des beaux-arts.
Le commencement du seizième siècle marque donc une époque fatale dans l’histoire de l’Égypte. Conquis et dépouillé, séparé de la Syrie, ce pays ne forma plus un État indépendant ; il fut livré à l’avarice ambitieuse des pâchâs, et tomba ensuite dans la plus déplorable anarchie. Un conseil supérieur, formé des principaux chefs des milices, et dirigé par le vice-roi, participait aux soins du gouvernement. L’administration et la police des provinces étaient confiées à plusieurs beys mamlouks subordonnés au conseil et qui ne devaient exercer qu’une autorité limitée. La rébellion de plusieurs pâchâs porta la cour de Constantinople à favoriser l’influence des chefs des milices. Ces derniers composaient leurs maisons d’esclaves étrangers, que l’on formait