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CH. VI, DESCRIPTION DES RUINES

pas très-incorrectes, ni pour le dessin, ni pour l’exécution : il y a même une certaine vérité dans leur pose, et quelque chose d’élégant et de gracieux dans leurs contours. Il est à remarquer qu’en général les statues égyptiennes sont mieux faites que les sculptures en petit relief, et surtout que les peintures. Cette différence est conforme à la marche de l’esprit humain : dans l’enfance des arts, il est facile, en ciselant un bloc de pierre autour duquel l’artiste peut tourner dans tous les sens, d’imiter un modèle qu’il peut aussi considérer sur tous les points, et copier, pour ainsi dire, pièce à pièce, en se servant à chaque instant de mesures exactes ; il n’en est pas de même du dessin et surtout de la peinture, pour lesquels il faut que l’art s’élève jusqu’aux combinaisons de la perspective, des effets de la lumière et du coloris.

Le petit temple isolé qu’on rencontre en marchant au nord des ruines d’Elethyia vers la montagne arabique[1], a environ 15 mètres de longueur, sur 9m.3 de largeur, et 4m.7 de hauteur. On y entre maintenant par les deux extrémités ; mais on s’assure, à l’inspection des démolitions, qu’il n’y avait autrefois qu’une seule entrée à ce temple. Elle est d’ailleurs bien distinguée par deux colonnes formant une opposition avec les piliers élevés au-dessus du soubassement qui règne en dehors à hauteur d’appui. Ces piliers et leur soubassement sont en partie renversés ; mais il a été facile de restaurer, comme on le voit ici, ce monument, d’ailleurs presque entièrement semblable aux temples d’Éléphantine. Les piliers forment une galerie bien éclairée autour du sanctuaire,

  1. Voyez f, pl. 66, fig. 1, et pl. 71, fig. 1, 2, 3, 4.