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DES ANTIQUITÉS D’EDFOU.

les colonnes d’Ombos. On remarque aussi vers le milieu de la frise un cygne placé sur un cube et précédé de quatre serpens. Je finirai par citer un groupe de figures assises que l’on voit dans l’intérieur, et dont le contour a été répété trois fois, pour indiquer trois figures. Les Égyptiens avaient coutume de représenter ainsi une multitude ; le peuple en adoration est figuré par trois personnages de suite agenouillés, ou par un seul dont le galbe est triplé.

J’en ai dit assez sur les sculptures du typhonium d’Edfoû, pour aider à découvrir leur objet principal. On y reconnaît, comme dans le grand temple, la représentation des cérémonies relatives au solstice d’été. La figure d’Isis, tout environnée de lotus[1], désigne clairement la terre couverte par les eaux de l’inondation. Les lotus qui forment le fond des deux longues frises dont j’ai parlé, indiquent la même époque de l’année. On a déjà fait remarquer ce lion à tête d’épervier, qui pose sur les replis d’un serpent[2] : il est couronné des attributs de la force et de la divinité. L’épervier, symbole du soleil, désigne ici la toute-puissance de cet astre arrivé à son apogée ; et le serpent que la figure écrase, est l’emblème des influences malfaisantes qui sont détruites au renouvellement de l’année.

Le premier personnage de cette même frise est une figure à tête d’ibis : il est très-remarquable que c’est la même qui commence la frise du portique du grand temple[3] ; elle y indique également le premier mois de

  1. Voyez pl. 63, fig. 4.
  2. Voyez pl. 64.
  3. Voyez pl. 68, fig. 2, et ci-dessus, page 320.