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dessus du chapiteau. Ce chapiteau est de l’espace ! ce la plus fréquente, la même que j’ai montrée dans le grand temple, surtout dans le second portique, où elle supporte la figure d’Isis. En général, les temples dédiés à Isis, et les portions des autres temples consacrées particulièrement à cette divinité, ont dans leur décoration la plus grande analogie avec les temples de Typhon ; c’est ce qu’on verra par la suite de cet ouvrage. Les ornemens du typhonium d’Edfoû vont en servit de preuve et d’exemple.

Toutes les sculptures, en effet, renferment ou l’image de Typhon, ou celles d’Isis et de son fils Horus. La frise qui règne en haut de la grande salle est composée des figures de Typhon et de Nephtys, alternativement répétées avec celles d’Horus ou Harpocrate assis sur une fleur de lotus[1]. Partout on voit Isis et son fils qui semblent repousser les influences du mauvais génie. Dans un de ces sujets, dont le temps n’a permis de copier qu’une portion, on remarque Isis au milieu et comme enveloppée d’une multitude de tiges de lotus ; le plus souvent elle allaite son fils ou le tient dans ses bras. Une figure à tête de crocodile et à bras humains, ayant le corps d’une truie et la gueule béante, se tient à côté d’Horus ; cette image est celle de Nephtys, sœur de Typhon dans la mythologie égyptienne ; c’est l’emblème de la terre stérile, opposée à Isis, qui est le symbole de la terre féconde. Elle varie souvent par la tête et par les attributs ; mais le corps est toujours le même : quelquefois sa tête est celle d’un hippopotame.

  1. Voyez pl. 63, fig. 5