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toujours sculpté ; mais, dans ce cas, il est manifeste que cela est dû au défaut d’achèvement, et que ce dé devait contenir sur les quatre faces une figure de Typhon, semblable à celle qui se voit à Edfoû[1]. La taille de cette dernière figure est un peu au-dessous de la stature humaine. Son attitude a quelque chose de pénible ; elle a les jambes écartées, et les mains appuyées sur les hanches ; une ceinture nouée derrière le dos descend entre les jambes : ses membres sont courts ; la grosseur en est disproportionnée, mais celle de la tête l’est encore davantage. Cette tête, presque sans front, extraordinairement large et barbue, a un caractère encore plus bizarre que monstrueux, et ne ressemble pas mal à une caricature. La physionomie est riante : les yeux, les coins de la bouche et les joues sont tirés en haut, et les dents sont à découvert. Tous ces traits ont été sculptés d’un ciseau ferme, et font voir quelque connaissance de l’anatomie extérieure[2] ; les sourcilières qui rident les sourcils, l’orbiculaire qui ferme la paupière, les pyramidaux qui dilatent le nez, les muscles qui relèvent et tirent la lèvre supérieure vers l’oreille, en un mot tous les muscles qui concourent à l’expression du rire, sont fortement exprimés. La gravure n’a pu rendre tous ces détails, à cause de l’échelle ; on trouvera de ces figures en grand dans la planches de la collection[3].

La saillie de ces figures de Typhon est, comme je l’ai dit, plus qu’en demi-relief ; leurs pieds posent sur le

  1. Voyez pl. 62
  2. Voyez supra, p. 315, note 1.
  3. Consulter les pl. 96, fig. 3, et 97, fig. 1, ainsi que celles dy typhonium de Denderah, pl. 32, 33, A. vol. iv.