Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/511

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mières étoiles du lion, c’est-à-dire les derniers degrés. L’importance du temple d’Edfoû me porte à croire qu’il date du renouvellementd’une période sothique, époque à laquelle je conjecture que l’on consacrait de grands monumens, ainsi que je l’exposerai ailleurs : or, une de ces révolutions a précisément expiré lorsque le solstice d’été a touché le vingt cinquième degré du lion. On sait de quelle importanceétaitpour les Égyptiens une époque pareille qui conciliait, au bout de quatorze cent soixante- un ans, l’année fixe ou rurale avec l’année vague ou religieuse, époque d’abondance et de joie pour le peuple, et précieuse pour les astronomes égyptiens, dont le plus beau titre de gloire est la découverte de la période sothique[1].

§. vi. De l’image du phénix trouvée parmi les sculptures
du grand temple et dans d’autres monumens
.

La période sothique avait son emblème dans l’oiseau célèbre et fabuleux que l’on nomme phénix. Il me semble qu’il n’est guère permis d’en douter, quand on sait que la durée de sa vie passait pour être la même que celle de cette période, c’est-à-dire de quatorze cent soixante-un ans[2]. Or il est curieux dé trouver à Edfoû l’image de

  1. M. Fourier expose en détail la nature et l’histoire de cette période dans son Mémoire sur les monumens astronomiques
  2. Le savant et ingénieux auteur du Mémoire sur l’origine des constellations vient d’émettre cette idée dans un nouvel ouvrage, dont je n’ai pu avoir connaissance quand j’ai composé cet écrit, il y a plusieurs année : il a eu le mérite de la présenter avec beaucoup de vraisemblance, bien que privé du secours des monumens, et trompé par de fausses analogies.