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DES ANTIQUITÉS D’EDFOU.

nement par leur multiplicité sans confusion, et par la manière dont ils sont distribués.

Au fond de l’enceinte, et près de l’angle nord-ouest, j’ai observé un tableau intéressant, que sa trop grande étendue m’a empêché de dessiner. Un personnage à tête d’ibis a le doigt sur une colonne d’hiéroglyphes, qui est la quarante-troisième d’une série de colonnes pareilles. Il est dans l’action d’écrire ; car, dans cette dernière colonne, il n’y a pas de caractères plus bas que sa main. Cette figure est placée à gauche du tableau ; ce qui fait voir qu’on écrivait les hiéroglyphes de droite à gauche et du haut en bas. Les caractères de ces quarante-trois colonnes sont bien conservés, et ils auraient mérité d’être copiés entièrement.

Toutes les figures humaines dont je viens de parler sont dessinées dans des poses excessivement simples : le mouvement était banni de ces représentations religieuses. Une offrande, un sacrifice, la marche d’une procession, un prêtre qui adresse un hommage aux dieux, une divinité assise qui le reçoit, rien de tout cela ne comportait d’action, de gestes ou d’attitudes animés. Les Égyptiens n’ont jamais peint de traits passionnés dans les figures de leurs temples, les têtes expriment toujours le repos ; et il faut aller voir à Thèbes les peintures militaires, pour trouver plus de chaleur dans l’expression.

Ce choix de poses, fixé dans les premiers temps de la religion, n’admettait pas non plus de perspective, peut-être pour que l’imitation fût plus sensible et plus claire. Je ne veux pas justifier ce défaut ; mais, si la perspec-