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DES ANTIQUITÉS D’EDFOÛ.

les corridors placés à droite et à gauche du temple. Les Grecs décoraient ces ailes de colonnes ; les Égyptiens l’ont fait aussi fréquemment, mais dans un autre genre de temple que celui-ci[1].

Enfin, qui ne reconnaîtra dans ces deux murs inclinés de Strabon les deux massifs de l’entrée ? Il se trouve à Edfoû que la hauteur de ces massifs, prise au-dessus de la porte, est effectivement égale à celle qu’a le temple, après le premier portique : leur distance supérieure est plus grande de trois mètres environ que le sanctuaire n’est large ; ce qui est encore conforme au passage de notre auteur[2]. Enfin, si l’on en prolonge les cordons depuis le haut de la porte jusqu’en bas, on trouve une longueur d’un peu plus de vingt-trois mètres ; ce qui répond à cinquante coudées[3], comme Strabon l’indique.

Ainsi nous tenons de la main même des anciens la description d’un temple d’Égypte, et le temple d’Edfoû nous la retrace avec ses principales circonstances. Tous les temples un peu grands nous auraient fourni un résultat analogue ; mais l’exemple d’Edfoû a l’avantage de la précision des mesures et de l’ensemble du plan, surtout à cause des galeries qui ont disparu ailleurs, où qui ne sont pas si bien conservées. Un rapprochement aussi remarquable mériterait plus de développement et des recherches plus approfondies : mais il faut réserver

  1. Voyez le petit temple d’Edfoû, pl. 62. On peut en voir d’autres exemples ; entre autres, pl. 20, 35, 38, 71 et 94.
  2. Il faut entendre par les mots de Strabon τοῦ ναὼ le sanctuaire du temple. La distance des deux massifs est prise ici au niveau du cordon supérieur.
  3. Voyez le Mém. sur le système métrique des anciens Égyptiens.