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CH. V, DESCRIPTION

entre deux grandes masses pyramidales. Entre cette porte et celle du portique, il existe ainsi un grand espace vide dont on a fait un péristyle, en plaçant des colonnes tout autour. Ces deux grandes parties, renfermées l’une dans l’autre, savoir, le temple et l’enceinte, sont de même figure, et en forme de T ; c’est-à-dire que le portique dépasse le temple en largeur, de la même façon que la grande façade dépasse l’enceinte : leurs longueurs sont à peu près dans le rapport de 1 à 2.

Il résulte de cette disposition de l’enceinte et de la façade du portique, que la cour est environnée de colonnes sur les quatre côtés : la façade du portique en a six, qui sont les plus grandes ; le côté opposé, dix, et les deux parties latérales, douze ; en tout trente-huit, à cause des colonnes des angles, qui sont communes à deux rangées : ces colonnades forment une galerie couverte, fort spacieuse, et continue hormis à l’entrée[1]. De pareilles promenades étaient indispensables dans un climat brûlant ; et ce qui nous paraît uniquement destiné à flatter l’oeil par la richesse des formes et des proportions, n'était pour les Égyptiens qu’une condition remplie : mais quel temps, quel art n’avait-il pas fallu pour combiner des plans si heureusement, que nous doutions aujourd’hui si l’artiste n’a songé qu’à un but d’utilité, ou s’il n’a eu en vue que la magnificence de l’architecture ?

Ce qu’il faut remarquer dans cette cour et dans cette galerie, c’est que chaque colonne, en allant vers le portique, a sa base plus élevée que la précédente. Ainsi tout cet espace, qui a près de quarante-trois mètres de

  1. L’entre-colonnement est d'un diamètre et cinq sixièmes.