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élévation, qui est de cinq décimètres[1]. À l’exception de quelques irrégularités qu’on a vues dans l’appareil, le même soin se montre partout[2] ; toutes les arêtes sont également vives, et les joints parfaitement fermés, bien qu’ils soient tous unis par un ciment. Ce qui est le plus digne de remarque, c’est la pente qu’on a donnée aux deux massifs de la porte ; cette pente est telle, que les arêtes intérieures, prolongées jusqu’au sol, arriveraient précisément au pied des jambages, et non dans le vide de l’ouverture[3]. Les Égyptiens ont toujours évité, avec un soin extrême, jusqu’à l’apparence d’un porte-à-faux.

Le lecteur aura déjà été frappé, en parcourant les planches, de ces grandes cavités prismatiques, placées à droite et à fauche de la porte d’entrée[4], et dont le fond est vertical. La forme, si bizarre en apparence, de ces longues rainures qui se voient à presque toutes les façades extérieures, a reçu une explication qui satisfait pleinement la curiosité ; car nous la tenons de la main des Égyptiens eux-mêmes. On a trouvé à Thèbes, dans le plus ancien temple, un bas-relief qui représente une entrée pareille : devant chacune de ces cavités, est figuré un grand arbre semblable à un pin dépouillé de ses branches, surmonté d’une très-longue pique et de banderoles, et s’élevant encore au-dessus de ces masses gigantesques. En décrivant Thèbes, on parlera plus en détail de cette espèce de mât triomphal.

  1. Dix-huit pouces et demi.
  2. On a observé quelques dés qui ne sont pas à-plomb de leurs chapiteaux, et quelques inégalités dans le diamètre des colonnes.
  3. Voyez pl. 52, et l’explication de la planche : la pente de ces massifs est à peu près de 1 pour 11.
  4. Voyez pl. 51.