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CH. V, DESCRIPTION

que l’on y voit[1] : mais des murailles de briques m’en cachaient l’idée ; il fallut forcer l’entrée au milieu des cris des femmes et des enfans. Je descendis par un jour percé au plancher, de largeur à passer le corps, ayant une bougie à la bouche et une mesure à la main, et je me trouvai dans une salle toute remplie de chauve-souris et qui n’avait plus qu’un mètre et demi[2] de hauteur : de là, et par une autre ouverture forcée, je pénétrai dans le second portique ; il était enfoui jusqu’au-dessus des chapiteaux. Comme toutes les portes de communication sont bouchées, on ne peut visiter les salles qu’une à une, et en entrant par les différens jours, ainsi que par des trous pratiqués sur la plate-forme, qui a été violée en plusieurs endroits.

Le premier portique, ou portique extérieur, est moins encombré proportionnellement que l’autre, surtout au couchant, quoi qu’il s’y trouve encore, de l’autre côté, plus de dix mètres de haut de poussière et de débris. La porte du temple est entièrement obstruée ; la corniche seule en est découverte. Les chapiteaux sont également découverts du côté du levant ; mais on a peine à passer sous les soffites. Plusieurs de ces belles colonnes sont donc presque ensevelies. Pour en connaître la hauteur et la décoration, il a fallu autour de l’une d’elles, qui était la moins enfouie, faire une fouille profonde de six à sept mètres[3]. Qu’on se représente ici un voyageur qui se fait descendre dans ce puits, soutenu par une corde, et qui, muni d’un crayon, d’une règle et d’un flambeau,

  1. Voyez pl. 50, fig. 1, aux points o, p.
  2. Cinq pieds environ.
  3. Quinze à vingt pieds.