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ET DES ENVIRONS.

taillé, et offrant à peu près la forme d’un champignon. Cette forme bizarre attire l’attention. Plusieurs voyageurs ont voulu y reconnaître une de ces colonnes auxquelles se trouvait jadis attachée la chaîne de fer qui traversait le fleuve. Ce n’est autre chose qu’un pilier laissé lors de l’exploitation de cette portion de la montagne, dans la vue de servir de témoin de son état ancien. Sous ce rapport, c’est encore un monument intéressant, parce qu’il indique que, malgré l’immensité des exploitations dont nous retrouvons les traces, il peut y en avoir beaucoup d’autres dont on ne peut plus juger aujourd’hui : car combien de portions de montagne ont pu être ainsi enlevées, sans qu’on ait eu la précaution de laisser de pareil témoins ! Derrière cet endroit même, une large voie ouverte au travers de la montagne offre une nouvelle preuve de la vérité de cette conjecture.

Un de ces portiques dont nous venons de parler, est percé de cinq ouvertures toutes semblables pour les dimensions ; mais celle du milieu seulement est ornée de caractères hiéroglyphiques. Ces cinq portes servent d’entrée à une chambre, ou plutôt à une espèce de galerie parallèle à la façade. Sa longueur, dans ce sens est de seize à dix-sept mètres, sur trois seulement de profondeur. Vers le milieu, et en face de la porte décorée d’hiéroglyphes, une porte intérieure conduit dans une grande chambre, au fond de laquelle sont sculptées sept figures debout et presque en ronde-bosse. Plusieurs grottes voisines offrent aussi quelques figurent semblables, mais en nombre différent.

Ces figures sont, en général, travaillées fort grossiè-