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CH. IV, DESCRIPTION D'OMBOS

tons à cela la difficulté de manœuvrer un tel outil dans une entaille de dix pieds de longueur, au lieu de deux ou trois qu’elle offrirait dans le sens vertical[1].

Sur les parois de quelques carrières, certaines irrégularités, à des intervalles à peu près égaux, semblent indiquer les endroits où le travail a été interrompu ; et ces intervalles se rapportent assez avec les dimensions les plus ordinaires des blocs.

La disposition des carrières, relativement aux facilités de l’exploitation, n’offre rien de particulier : on voit seulement que les Égyptiens ont eu l’attention de tenir dégagé, autant que cela se pouvait, un des côtés de l’excavation, de manière que chaque bloc à couper présentât naturellement trois faces libres, la face horizontale supérieure, et deux faces verticales.

Nous venons de voir par quel procédé l’on séparait les deux faces verticales adhérentes au rocher. Ce procédé n’était pas applicable à la face horizontale : on profitait, pour celle-ci, de la facilité de la pierre à se diviser dans le sens des lits de la montagne, et le bloc était séparé de sa base uniquement à l’aide de coins. Je n’ai jamais pu retrouver de traces de ciseau sur aucune surface horizontale, et je ne sache pas que personne en ait remarqué.

Ces différens lits de la pierre n’offrent pas des joint fort sensibles dans les escarpemens des carrières où les surfaces sont bien dressées ; mais ils sont bien prononcés

  1. Je pourrais demander aussi de quelle matière aurait été fait cet outil ; car il n’est pas certain, malgré ce que l’on a pu dire sur ce sujet, que les Égyptiens aient connu le fer de toute antiquité. Je ferai même voir ailleurs qu’il y a de fortes raisons pour soupçonner le contraire.