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ET DES ENVIRONS.

auront donc pu être convertis en sable, comme les monumens de l’Égypte moyenne l’ont été en chaux. Il y a plusieurs exemples, en effet, de monumens égyptiens détruits jusqu’à rase terre, dont la pierre était extrêmement friable.

On a vanté dans les monumens de l’architecture égyptienne le poli de leurs surfaces, et on l’a comparé quelquefois à celui du marbre. Il y a là au moins un peu de prévention : ces espèces de grès ne sont nullement susceptibles d’un poli parfait, et l’examen des monumens ne m’a jamais rien présenté de contraire à ce que j’avance ici ; bien loin de là, malgré le soin que l’on a mis à dresser et unir les surfaces, elles ont conservé presque partout un aspect grenu, et sont très-âpres au toucher.

Les bas-reliefs et les sculptures qui recouvrent toutes les parties des temples ont été, avec plus de raison, un sujet de surprise et d’admiration pour tous les voyageurs, moins pour la perfection du travail que pour son immensité, qui effectivement passe toute croyance. On a fait valoir comme un difficulté de plus la nature de la matière : on l’a représentée comme rebelle aux travaux de la sculpture ; ce qui semblerait assez naturel, à ne considérer que sa nature siliceuse et son tissu grossier. Cependant la conjecture ne se trouve pas juste ; un peu de réflexion fera sentir qu’ayant une cohérence très-uniforme dans toutes ses parties, en même temps peu de dureté, et par-là, au lieu de s’éclater, s’égrenant facilement sous le tranchant de l’outil, elle offrait, au contraire, des facilités infinies pour l’exécution prompte et commode des détails délicats, des hiéroglyphes et des