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CH. iv, DESCRIPTION D’OMBOS

ruines, suppose au contraire que le poste romain dont il rectifie le nom, était placé dans le détroit, au sein de la montagne même. Je ne sais si l’on avait assez de données pour déterminer le point précis que ce poste occupait ; mais il est constant qu’on ne doit pas le reporter jusqu’à une ville séparée du détroit par un intervalle considérable[1].

Quant aux ruines de la ville égyptienne, nous trouvons à leur appliquer un ancien nom dont on a été fort embarrassé jusqu’ici, et qui est véritablement égyptien ; c’est Phtontis, que Ptolémée indique sur cette rive du Nil au sud d’Apollinopolis magna[2]. Le P. Sicard, dans ses Recherches sur la géographie ancienne, avait placé cette ville dans le détroit même de Gebel Selseleh : mais l’inexactitude de cette détermination est manifeste ; car la seule autorité sur laquelle on puisse s’appuyer ici, celle de Ptolémée, indique expressément Phtontis comme étant située au milieu des terres loin du Nil : or, une telle

  1. Les Romains s’étaient attachés à distribuer dans la Thébaïde leurs cohortes de la manière la plus avantageuse pour contenir le pays avec peu de monde ; toutes leurs positions étaient choisies dans cette vue : telle était celle de Syène, immédiatement au-dessous de la cataracte ; telle encore celle de Babylone, dans la partie inférieure de la vallée, à l’endroit où l’extrémité de la chaîne arabique forme en se rapprochant du fleuve une espèce de détroit. Les détails où entrent à ce sujet les anciens historiens*, montrent trop quelle importance on attachait à ces positions, pour que nous puissions croire que celle de Silsili ait été négligée. Ces raisons, et la ressemblance frappante du nom avec celui qui est cité dans la Notice de l’empire, ne permettent guère de douter que le poste dont elle fait mention ne doive se rapporter ici. Antérieurement à d’Anville, Simlker (Not. ad Itiner.) avait déjà voulu réformer le nom de Silili pour en faire le Selinon mentionné par l’Itinéraire dans la partie inférieure de la Thébaïde : cette correction est beaucoup moins heureuse, et l’on n’a pu l’appuyer que sur la faible analogie qui se trouve entre les deux mots.

    *Strab. Geogr. lib. xvii

  2. Aujourd’hui Edfoû.