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Il ne faut pas douter que cette dégradation ne soit due au voisinage du fleuve, qui se porte de plus en plus à l’est, et qui a rongé les terres jusqu’aux murs du petit temple, soit que les eaux aient miné les fondemens, soit que des inondations extraordinaires aient pénétré sur le sol même de l’édifice.

Le portique n’avait de colonnes que celles de la façade, engagées, comme à l’ordinaire, dans des murs d’entre-colonnement. Il est suivi de deux salles oblongues, d’égales dimensions. Après, vient le sanctuaire, qui devait être accompagné de deux salles latérales. On a déjà fait remarquer que la grande porte du sud est dans l’axe de ce petit temple.

Le chapiteau des colonnes est formé de quatre têtes d’Isis, surmontées d’un massif qui a, en petit, la forme d’un temple. Ce chapiteau a déjà été décrit à Philæ fort en détail, et il ne fournit ici aucune observation nouvelle. Ce qu’il importe d’observer,’c’est qu’on trouve encore, dans les salles et sur les colonnes, des peintures bien conservées, qui annoncent que l’édifice était revêtu de couleurs, ainsi que le grand temple.

Nous ne décrirons pas ici les tableaux sculptés sur les murailles, consistant principalement dans des offrandes à Isis qui prouvent, ainsi que le chapiteau de la colonne, que ce temple lui était consacré. Un des attributs les plus fréquens dans les mains des figures d’hommes et de femmes, c’est une tige recourbée et armée de pointes semblables aux dents d’une scie[1].

  1. Voyez pl. 45, fig. 5. On en a déjà vu d’autres exemples dans les bas-reliefs de Philæ.