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ET DES ENVIRONS.

sumé les bâtiments voisins des deux temples et une partie de ces derniers édifices ; les pierres renversées, et l’enceinte surtout, portent les marques d’un incendie. Au milieu des briques noires et crues qui composent cette enceinte, on aperçoit de grandes parties enfumées et d’autres d’un ton rouge, où les briques sont entièrement cuites, et pareilles à celles qui sortent des fourneaux. Il serait difficile d’attribuer cet effet à l’action du soleil ; car toutes les briques seraient dans le même état, si elles n’avaient essuyé que cette chaleur, et les parties rouges de l’enceinte ne seraient pas distribuées inégalement comme elles le sont. D’où viendrait aussi ce ton de fumée que l’on voit sur les blocs de pierre à l’extrémité du grand temple, et qui tranche avec le grès jaune dont ce temple était bâti ? L’incendie paraît avoir détruit tout le fond des monumens[1] : sans les sables qui recouvrent les débris des constructions voisines, cet incendie aurait laissé bien plus de traces de ses ravages.

Malgré tant de causes de destruction, deux temples sont encore en grande partie debout. Une enceinte d’environ huit mètres d’épaisseur est demeurée presque entière[2], elle a environ sept cent cinquante mètres de tour[3]. Les briques dont elle est formée sont d’une grosseur énorme, et prouvent que c’est un travail égyptien, ainsi que l’enceinte d’Elethyia et des autres villes égyptiennes : toutefois elle paraît postérieure à la construction des deux temples. Les parties saillantes de cette muraille sont dignes d’être remarquées pour leur forme

  1. Voyez pl. 41, fig. 1.
  2. Voyez pl. 39.
  3. Trois cent quatre-vingt toises.