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CH. IV, DESCRIPION D’OMBOS

nord. Enfin, le chant des matelots accompagne les battemens de la rame, et délasse le voyageur, qui laisse derrière lui la zone torride et les cataractes. Mais une idée plus douce remplit son âme, et l’étonnement y fait place aux plus chers souvenirs ; à chaque mouvement du vaisseau, il fait un pas vers sa patrie.

Après Syène, on ne trouve presque plus de culture sur la rive gauche. La chaîne arabique est très-haute, et à quelque distance du fleuve ; son aspect est de couleur brune, rarement égayé par un peu de verdure : celui de la rive gauche est constamment d’un ton jaune, parce que les dunes de sables qui la recouvrent viennent jusqu’au bord du Nil. On voit s’élever hors des dunes les pointes noirâtres du rocher, divisées en blocs carrés et irréguliers : du fleuve, on ne distingue pas si c’est du granit, ou bien du grès de même couleur que lui. Le plus souvent, les deux montagnes sont rapprochées, et la vallée est réduite à une lisière étroite ; il y a même quelques points où l’Égypte ne consiste plus que dans les seules eaux du fleuve. Le petit village de Koubanyeh, entouré de palmiers, est l’unique point où se repose la vue, fatiguée de l’aspect monotone du désert. Tel est le site aride qu’on observe dans le trajet de Syène à Ombos, où l’on arrive après huit heures de navigation.


§. II. De la ville d’Ombos et de ses antiquités.

Les ruines d’Ombos occupent une colline de sables placée sur la rive orientale du Nil, à l’embouchure d’une