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CH. III, DESCRIPTION

côté du couchant, on voit un bas-relief encastré dans la muraille, d’un mètre et un tiers[1] de proportion. Ce bas-relief représente un vieillard couché, appuyé sur le coude, à peu près dans la même attitude que celle de la statue connue sous le nom de Nil : il n’est guère douteux que cette sculpture ne soit l’ouvrage des Romains ; elle a été posée à environ cinq mètres[2] au-dessus des basses eaux du fleuve. On ne saurait décider si ce bas-relief a été employé comme une pierre telle quelle par les Chrétiens ou les Arabes, pour réparer la muraille, ou bien si ce sont les Romains eux-mêmes qui l’ont mis en place. Dans l’un et l’autre cas, on n’en pourrait tirer aucune induction pour l’ancienneté de cette muraille. On ne serait pas non plus fondé à dire que celle-ci est un ouvrage romain, parce que la sculpture en est un : long-temps après la construction, l’on a pu enlever quelques pierres sur le parement, et y placer cette figure pour un motif de décoration.

Je rappellerai ici, pour ne rien omettre de ce qui touche aux murs de revêtement de l’île d’Éléphantine, qu’à sa pointe la plus avancée, on trouve une grosse muraille noyée dans le fleuve, dirigée perpendiculairement à son cours et à la longueur de l’île ; on ne l’aperçoit qu’après la retraite des eaux. Les pierres y sont sur deux rangs égaux et parallèles. Cette construction, par la grosseur des matériaux, annonce un très-ancien ouvrage : on sait que les Égyptiens employaient avec facilité, et comme de préférence, les masses les plus considérables ; masses dont le transport serait d’une grande

  1. Quatre pieds environ.
  2. Quinze pieds.