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DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

savoir, s’il y avait, ou non, des prêtresses dans les temples égyptiens. On s’était fort mépris en décidant l’affirmative par l’exemple des figures de femmes communément répandues sur les temples, et qui, le plus souvent, ne sont que les images de la déesse Isis ; mais le costume que porte la figure dont je parle, costume que l’on retrouve dans les hypogées et en divers lieux, me paraît convenir à l’idée qu’on peut se faire de ces prêtresses égyptiennes. Le monument de Rosette démontrait déjà qu’au temps de Ptolémée Épiphane il y avait des femmes consacrées au service des temples et admises dans le sanctuaire[1] : peut-être l’exemple tiré d’Éléphantine prouvera-t-il le fait pour les temps les plus anciens. Au reste, je suis loin de croire que les femmes employées pour certaines cérémonies du culte fissent pour cela partie des colléges de Thèbes, d’Héliopolis ou de Memphis : il serait absurde d’imaginer qu’elles eussent pu prendre part aux occupations savantes et aux fonctions sérieuses des prêtres égyptiens.

§. III. Du temple du nord.

Le temple du nord est situé, comme je l’ai dit, auprès de l’un des villages d’Éléphantine : il en reste à peu

  1. Ιερειας Αρσινοης Φιλοπατορος Ειρηνης της Πτολεμαιου ; c’est-à-dire, Irène, fille de Ptolémée, étant prêtresse d’Arsinoé Philopator ; et plus bas, και οι εις το αδυτον ειξπορευομενοι προς τον ςτολισμον των θεον, και πτεροφοραι, και ιερογραμματεις, και οι αλλοι ιερεις παντες, etc. ; c’est-à-dire, et ceux qui entrent dans le sanctuaire pour habiller les dieux, et les femmes ptérophores, et les écrivains sacrés, et tous les autres prêtres, etc. (Inscription grecque du monument de Rosette, ligne 5, 6, 7, traduction de M. Ameilhon).