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DE L’ÎLE D’ÉLÉPHANTINE.

teur du fût, et par sa forme inférieure, et par la nature du chapiteau, surtout par les côtes ou cannelures qui les recouvrent. Celles d’Éléphantine sont coniques, à partir du tiers inférieur de la colonne, et enveloppées de huit tiges presque demi-circulaires, liées au sommet par cinq bandes étroites ou rubans[1]. L’origine de ces côtes est au même niveau que le dessus du stylobate c’est-à-dire à peu près au tiers de la colonne. Le bas de celle-ci, engagé à moitié dans le stylobate qui vient profiler devant l’axe, est orné de feuilles aiguës et allongées, semblables aux folioles du calice du lotus azuré[2]. Enfin sa partie inférieure se recourbe légèrement ; et cette diminution contribue, avec la forme conique de la partie supérieure, à produire un renflement vers le tiers de la hauteur[3]. La base est très-simple de profil, peu élevée, fort large, et inclinée en dessus.

Le chapiteau est renflé par le bas, et représente assez bien, pour le galbe, un bouton de lotus qui serait tronqué. Il est divisé en huit côtes, comme le fut ; mais elles sont anguleuses, au lieu d’être circulaires[4]. À sa base sont huit corps arrondis, placés entre les côtes, et garnis de filets : ces filets se revoient entre les côtes du fut au-dessous des liens, tellement que les corps arrondis pourraient être regardés comme les extrémités de ces mêmes liens. Ce qui ne serait ici qu’une simple conjecture, est mis hors de doute par plusieurs colonnes que j’ai vues dans les grottes de l’Heptanomide : j’en parlerai en dé-

  1. Voyez pl. 35, fig. 2.
  2. Voyez la Description des antiquités d’Edfoû, chap. V, §. IV.
  3. Voy. l’Essai sur l’art en Égypte, au sujet de l’origine de cette espèce de colonnes.
  4. Voyez pl. 35, fig. 5 à 8, et l’explication de la planche.