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ET DES CATARACTES.

de la Description de l’univers, a encore trait à cette même cataracte ; c’est celui où il peint l’Égypte s’étendant du côté de l’est, jusqu’à Syène, où sont des précipices nombreux et profonds[1]. Eustathe, qui a commenté ce poëte, regarde aussi ces précipices comme les cataractes. Le même Eustathe, dans le commentaire d’un autre vers, où il est question des montagnes des Blemmyens, nation que je considère comme les ancêtres des Barâbras, pense que ces montagnes sont les cataractes ou catadupes[2]. Ce qui est singulier, c’est que ce critique compte parmi les sept villes de l’Heptapolis ou Heptanomide, la grande et la petite cataracte[3]. Je citerai encore ici l’Histoire ecclésiastique de Nicéphore Calliste, qui dit que le Nil, à son arrivée en Égypte, se précipite à travers des rochers très-élevés, avec un bruit immense[4].

Voilà tout ce que j’ai trouvé dans les auteurs anciens

.............Quis te tam lenè fluentem
Moturum tantas violenti gurgitis iras,
Nile, putet ? Sed cùnt lapsus abrupta viarum
Accepere tuos, et præcipites cataractæ,
Ac nusquam vetitis ullas obsistere cautes
Indignaris aquis, spumâ tunc astra lacessis ;
Cuncta fremunt undis ; ac multo murmure montis
Spumeus invictis canescit fluctibus amnis.
Hinc, Abaton quam nostra vocat venerunda vetustas,
Terra potens, primos sensit percussa tumultus,
Et scopuli, placuit fluvii quos dicere venas,
Quòd manifesta novi primùm dant signa tumoris.

Pharsal., l. X.
  1. Ἑλϰόμενον ϰαὶ μέχρι βαθυϰρήμνοιο Συήνης(Διονύσ. Οἰϰουμέν. Περιήγησ., v. 244. Geogr. veter. script. Græc. minor., t. IV. Oxon., 1697).
  2. Voyez ibid., vers 220.
  3. Voyez ibid., vers 251.
  4. Tom. I, l. IX, p. 724. Paris, 1630.