globe : cette recherche demande un travail particulier. Je ne ferai qu’une observation : c’est que l’on a supposé trop légèrement que cet habile homme avait exécuté en effet une mesure de la terre, sans qu’il y ait à cet égard aucune preuve historique[1]. D’une observation de hauteur qu’il aura pu faire à Alexandrie, et d’un calcul tiré de l’arpentage de l’Égypte, arpentage que l’on avait fait bien avant l’époque des Grecs, il y a loin à une mesure actuelle effectuée sur le terrain, et telle qu’une recherche pareille la suppose[2]. On a été jusqu’à lui attribuer le puits de Syène ; mais, s’il fût allé jusqu’à cette ville pour le faire creuser, il aurait sans doute renoncé à son dessein en s’apercevant que le centre du soleil solsticial s’y écartait d’environ un quart de degré, et il serait allé creuser ce puits à six ou sept lieues plus au sud. Mais, indépendamment de ce motif, il faut observer qu’aucun auteur ne rapporte qu’il ait présidé en effet à une mesure de l’arc terrestre, ni qu’il soit allé à Syène, encore moins qu’il ait fait exécuter le puits qui a eu tant de célébrité. Il n’est pas douteux que cet ouvrage appartient à des astronomes plus anciens qu’Ératosthène, et qu’il date du temps où le tropique d’été passait par cette ville extrême de l’Égypte[3].
- ↑ Pline se sert de l’expression de prodidit (a publié), en parlant de cette mesure d’Ératosthène (l. ii, c. 108).
- ↑ Voyez la Description d’Ombos, chap. iv, §. iii.
- ↑ Les expressions de Strabon font voir que ce puits avait été creusé pour connaître le jour du solstice : Ἐν δὲ τῇ Συήνῃ, ϰαὶ τὸ Φρέαρ ἐστὶ τὸ διασημαῖνον τὰς θερινὰς τροπὰς… Geograph. Paris, 1620 ; lib. xvii, p. 817. Les bornes de cette description ne permettent pas d’entrer dans de plus grands développemens ; je les réserve pour un autre écrit consacré au système métrique des anciens Égyptiens, écrit qui fait l’une des bases de mon travail sur la géographie comparée de l’Égypte. Dans