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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

égyptienne était totalement abandonnée. Peut-être l’édifice dont cette muraille faisait partie, appartient-il au temps du Bas-Empire, quoique cependant l’état de ruine où il est porté à le considérer comme plus ancien, et que les restes de l’entablement dorique qui le couronne puissent permettre d’en attribuer la construction aux Grecs, chez qui s’employait l’ordonnance dorique plus fréquemment que chez les Romains.

Nous ne resterons pas dans une pareille incertitude à l’égard d’une autre construction placée aussi dans la partie septentrionale de l’île, près de l’endroit où l’on y aborde. Une arcade ouverte au milieu d’un massif, et de chaque côté une arcade plus petite, ne laissent point douter un instant que cette construction ne soit un arc de triomphe, et n’appartienne conséquemment aux Romains, qui seuls ont élevé de semblables édifices.

Celui-ci n’a point été achevé ; la partie cintrée de la grande arcade n’a jamais été faite, et l’on n’y voit aucune moulure taillée. Cet édifice ressemble par quelques points à l’arc d’Antinoé ; on y remarque, comme dans ce dernier monument, des fenêtres au-dessus des petites arcades. Cependant, auprès de l’arc romain d’Antinoé, celui de Philæ n’est qu’un édifice barbare, par la lourdeur de ses proportions : il est d’ailleurs extrêmement petit, les arcades latérales n’ayant que deux mètres de hauteur, et celle du milieu ne devant en avoir que cinq. Mais ce petit édifice est peut-être, parmi ceux que les Romains ont élevés en Égypte, un des mieux conservés. Il doit cet avantage, sans doute, à sa situation et à la composition simple de ses parties ; il faut aussi remar-