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CH. I, DESCRIPTION

leur tour, et appliquaient chacun la couleur convenable et selon les règles établies.

Par ce moyen, dix figures, que dix sculpteurs auraient exécutées séparément dans un certain espace de temps, et qui auraient toujours été différentes les unes des autres, se trouvaient achevées dans un temps égal, et peut-être même plus court, ayant toutes le même caractère, et étant finies au même degré.

Un pareil procédé ne pouvait pas, sans doute, conduire à la haute perfection de l’art : mais, dans le système égyptien, c’était une chose raisonnable de vouloir que les mêmes personnages, les mêmes objets, fussent toujours représentés sous les mêmes traits ; et l’on peut ajouter que la distribution régulière des bas-reliefs, leur exécution semblable, leur composition presque uniforme, conviennent peut-être mieux quand il s’agit de décorer des faces entières de murailles, que ne feraient dès bas-reliefs de forme, de composition et d’exécution trop différentes.

Nous terminerons la description des monumens égyptiens de Philæ par celle d’un petit temple situé un peu au midi de l’édifice de l’est : le temple proprement dit subsiste probablement encore ; mais il est totalement enfoui, et l’on ne voit plus de ce petit monument que le haut des colonnes du portique. L’entre-colonnement du milieu paraît extrêmement large relativement aux deux espaces latéraux ; mais l’édifice est construit sur de si petites dimensions, qu’il fallait bien, pour que l’entrée en fût suffisamment large, faire l’entre-colonnement du milieu relativement plus grand que dans les autres édifices. Ce