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CH. I, DESCRIPTION


En observant l’édifice de l’est, on voit que toutes les parties, bien qu’elles fussent destinées à être sculptées, étaient auparavant dressées et polies, comme si l’on se fût proposé de laisser l’architecture lisse. Ainsi, dans l’intérieur, où il n’y a que deux bas-reliefs sculptés, tous les autres panneaux formés par les murs d’entre-colonnement sont polis. Il n’y en a qu’un seul qui soit resté piqué ; les travaux ont été abandonnés avant qu’il ait été mis au même degré d’avancement que tous les autres.

Les fondations de plusieurs édifices ruinés jusqu’à leur base ayant été examinées, on a vu qu’elles consistaient en des murs un peu plus épais que ceux qu’elles sont destinées à soutenir, et reposant immédiatement sur le rocher. La solidité de ce fondement a beaucoup contribué, sans doute, à prolonger la durée des édifices de Philæ, et leur assure encore une longue existence.

Tous les faits que nous venons d’exposer se rapportent à la construction proprement dite ; les soins que l’on y avait apportés, entièrement perdus pour la vue, ne contribuaient qu’à la solidité, et nullement à la beauté des édifices : mais il y a une autre exécution, que l’on peut appeler extérieure ou apparente, qui frappe tous les yeux, et dont il nous reste à parler.

Cette exécution est, on peut le dire, admirable dans le plus grand nombre des monumens égyptiens : il est impossible de trouver des surfaces mieux dressées, des

    que les Égyptiens avaient voulu donner à leurs édifices, ait été une des principales causes de leur destruction. Si l’on eût toujours employé du métal dans l’intérieur des murailles, il ne resterait pas actuellement pierre sur pierre en Égypte.