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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

constamment et sans aucun changement, et qu’il y en a quelques-unes dans lesquelles un ou deux signes sont changés. On trouve ces variantes dans les planches 20, 23, etc.

La corniche dont nous parlons est celle du temple proprement dit, c’est-à-dire qu’elle règne sous la galerie. Parmi toutes les corniches égyptiennes, elle est certainement une des plus simples ; mais elle montre, en général, suivant quel système elles sont toutes décorées. Cette décoration est composée d’emblèmes répétés, qui reviennent d’intervalles en intervalles égaux ; et, s’il arrive qu’il y ait quelques différences d’un emblème à un autre, elles ne sont jamais que dans les traits hiéroglyphiques ; ce qui ne peut être aperçu au premier coup d’œil, et ne nuit en aucune manière à la régularité de la décoration.

Mais cette corniche offre ceci de remarquable, que sa décoration n’est plus sur la façade postérieure du temple ce qu’elle est sur les trois autres côtés. Au milieu de la corniche de cette façade est une tête de lion avec toute la partie antérieure du corps posée à la manière des sphinx[1] : les deux pattes de devant comprennent entre elles une rigole qui se trouve à la hauteur de la terrasse du temple ; elle était destinée à vider les eaux qui pouvaient être versées sur cette terrasse. De chaque côté de ce lion sont trois tableaux semblables, séparés les uns des autres par trois cannelures remplies. Cette corniche est la seule que nous ayons vue décorée d’une manière semblable.

  1. Cette figure de lion a été omise dans la gravure.