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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

religieux[1]. On a cru trouver quelque analogie entre la surface inférieure de ces amulettes et les légendes encadrées et l’on a donné à celles-ci le nom de scarabées. Mais, en considérant la chose avec un peu plus de soin, on voit bientôt que l’analogie n’existe effectivement pas, et que le nom qu’on en a déduit n’est propre qu’à jeter dans l’erreur. En effet, si l’on examine d’abord le cadre, on y reconnaît une branche flexible (comme serait un rameau, ou mieux encore une tige de métal), que l’on aurait courbée jusqu’à en croiser les deux bouts, et attachée ensuite avec un lien.

De l’examen du cadre si l’on passe à celui des signes, et qu’on les compare à ceux qui sont gravés sous les scarabées-amulettes, on ne trouvera aucune ressemblance générale dans leur distribution. Parmi ces cadres, on en voit quelquefois de doubles, c’est à-dire formés de deux branches appliquées l’une sur l’autre. À la manière dont les deux extrémités sont arrangées et forment une espèce de base, on juge que la position la plus ordinaire de ces cadres est la verticale. Cependant, lorsqu’il s’en rencontre dans des bandes horizontales d’hiéroglyphes, ils sont alors couchés, le haut étant dirigé dans le sens où marchent les autres signes.

Il est curieux d’observer comment, dans une légende placée debout et dans une légende renversée, et qui toutes deux renferment les mêmes signes, ces signes sont groupés dans l’une et dans l’autre ; mais cet examen trouvera sa place ailleurs, et je reviens au petit

  1. On trouvera plusieurs de ces scarabées-amulettes gravés dans l’ouvrage, A., vol. v.