Page:Description de l'Égypte (2nde édition - Panckoucke 1821), tome 1, Antiquités - Description.pdf/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
DE L’ÎLE DE PHILÆ.

égal et d’une teinte un peu jaune ; mais à la lumière du soleil, et vu d’un peu loin, il paraît blanc, et le monument semble être tout neuf. Il l’est en effet, quel que soit son âge, puisqu’à l’exception d’une cassure assez grande dans le plafond du portique, on ne voit partout ailleurs aucune pierre dérangée, aucun angle écorné, aucune sculpture fruste ou endommagée.

Quant à l’exécution de la sculpture, elle est d’une grande pureté, et finie avec délicatesse. Les bas-reliefs n’ont guère que trois centimètres de saillie[1] dans les parties qui en ont le plus ; mais, comme les figures n’ont pas même un mètre de proportion, cette saillie est plus que suffisante pour que le sculpteur ait pu exprimer les différens mouvemens du corps. Nous n’avons aperçu nulle part à l’extérieur que les sculptures eussent été peintes ; peut-être l’ont-elles été dans l’intérieur du temple ; mais cet intérieur est si enfumé et si noirci, qu’on n’y a remarqué aucune couleur. Les Barâbras paraissent y avoir habité pendant long-temps.

Le temple de l’ouest est celui des édifices de l’île de Philæ où l’on a recueilli la plus grande quantité de bas-reliefs ; sous la galerie seule, on a copié dix scènes complètes. La parfaite conservation de ces bas-reliefs, leurs petites dimensions, leur peu d’élévation au-dessus du sol, et, plus que tout cela peut-être, leur position sous la galerie, qui nous mettait à l’abri des ardeurs du soleil, sans nous priver de sa lumière, toutes ces circonstances nous invitaient à demeurer près de ce temple, surtout pendant le milieu du jour.

  1. Environ un pouce.