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CH. I, DESCRIPTION

qui ont été amoncelés, surtout dans la partie droite en entrant, où le sol est élevé de plus d’un mètre au-dessus du sol véritable.

Les couleurs, comme on peut le remarquer, sont au nombre de quatre, le jaune, le vert, le bleu, et le rouge plus ou moins foncé : à quoi l’on peut ajouter le blanc ; car le blanc n’est pas celui de la pierre, et on l’a mis au pinceau.

Il se présentait une remarque à faire : c’était de savoir si les mêmes objets, les mêmes signes hiéroglyphiques, étaient toujours peints des mêmes couleurs ; ce qui aurait pu aider, dans certains cas, à mieux déterminer la nature de ces objets et de ces signes. On a deux preuves du contraire : les croix à anse que les divinités tiennent à la main, sont toutes vertes dans le portique du grand temple, et, dans une autre partie du même temple, elles sont toutes bleues. La même remarque a été faite sur cette espèce de feuille qui est sur la tête d’Isis, et que l’on trouve répétée un si grand nombre de fois dans les hiéroglyphes de tous les temples. Mais il ne faudrait pas conclure de là qu’il n’y avait aucun ordre dans la distribution des peintures : le génie des Égyptiens n’avait, comme on le sait, rien de capricieux ; il tendait à réduire tout en règle, et à consacrer des usages ; et l’étude que nous avons faite de toutes les autres parties des arts de ce peuple, où cet esprit de règle et de formule est si manifeste, ne permet pas de penser que les peintures sacrées aient été seules livrées à l’arbitraire : il faut, d’ailleurs, remarquer que, dans les peintures qui représentent des scènes familières et les usages de