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CH. I, DESCRIPTION

droits élevés contre le pylône avaient pour objet d’empêcher que l’architrave ne formât avec celui-ci, dont l’inclinaison est assez forte un angle trop aigu ; ce qui est toujours d’un effet désagréable.

Les murs des temples ont à l’extérieur un talus très-sensible, ainsi que nous l’avons dit ; mais, dans l’intérieur, toutes les faces des murailles sont parfaitement verticales. Cependant, sous ce portique, la face formée par le pylône est inclinée ; et, de plus, le grand avant-corps qui est au fond du portique l’est également : mais il ne faut pas perdre de vue que cet avant-corps sert de mur extérieur au temple proprement dit.

Les colonnes du portique ont des proportions beaucoup plus considérables que toutes les colonnes dont nous avons parlé jusqu’à présent : leur circonférence est de quatre mètres deux décimètres[1], et leur hauteur d’environ sept mètres et demi[2]. Les chapiteaux en sont très-beaux, parfaitement sculptés, et presque tous différens les uns des autres ; mais, par une sorte de contradiction, bien digne d’être remarquée, les bases[3] se ressemblent toutes. On peut voir dans les divers dessins de colonnes[4], où l’on a représenté une partie de cette base développée, que l’ornement en est principalement composé de chevrons brisés, entre lesquels se trouvent placés des lotus et d’autres symboles. Cet ornement est commun à toutes les colonnes de l’Égypte, les autres décorations qui se joignent aux chevrons brisés étant d’ailleurs variées de cent manières différentes. Il serait

  1. Douze à treize pieds.
  2. Vingt-deux à vingt-trois pieds.
  3. J’entends ici par base, le pied de la colonne, et non le support sur lequel elle repose.
  4. Voyez princip. la pl. 11, fig. 1.